120 J Viatte, Germain Dr en médecine, 1807-1983 (Fonds)

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Ref. code:120 J
Ref. code AP:120 J
Title:Viatte, Germain Dr en médecine
Creation date(s):1807 - 1983
Level:Fonds

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Zone du contexte

Histoire administrative:Germain Viatte, docteur en médecine, pétri de culture classique et ouvert d’esprit, doté d’une intelligence plénière, vibrant de ses convictions chrétiennes, porté vers les humbles par sa vocation de médecin de campagne et par son engagement social, est l’exemple parfait de l’honnête homme, témoin lucide et acteur passionné de la vie publique du Jura au début du XXe siècle.

La famille Viatte
La famille Viatte est l’une des plus anciennes de la Franche Montagne des Bois, puisque Auguste Viatte a pu établir la généalogie de la famille en remontant jusqu’au XVe siècle, aboutissant à un ancêtre qui habitait Les Rosées, sur l’actuelle commune des Bois.
Le 29 mai 1864, Germain Viatte, naît à Saignelégier dans une famille de huit enfants dont il est l’avant-dernier. Après le décès du père, Auguste Viatte, survenu en 1868, son frère aîné, Louis, est pour ses frères et sœurs un soutien sans faille.

L’étudiant
Après avoir fréquenté l’Ecole cantonale de Porrentruy, Germain Viatte étudie au collège Saint-Michel à Fribourg de 1877 à 1884 où il occupe bientôt la première place au palmarès des résultats scolaires. Il commence ses études de médecine à l’Université de Berne, de 1885 à 1888, et, après avoir fréquenté l’Université de Würzburg, en Allemagne, durant l’été 1888, il achève sa formation à Bâle, passant ses examens en langue allemande et obtient brillamment son diplôme. A Bâle toujours, il reçoit le titre de docteur en médecine chirurgicale et obstétrique le 27 avril 1891.

La famille de Germain et Marie Viatte-Joos
Etabli à Porrentruy, il épouse à Bâle le 13 juin 1893, Marie Joos, fille d’une famille catholique d’industriels alsaciens établis à Bâle. Le 22 juin 1898, le couple s’installe dans la somptueuse villa construite sous la direction d’un ami, l’architecte Maurice Vallat junior, au numéro 1 de l’avenue Cuenin. Deux enfants naissent : en 1901, Auguste, futur « paladin de la francophonie », et quatre ans plus tard, Gérard, qui se sentira appelé à la vocation religieuse et deviendra prêtre de l’Oratoire. Germain Viatte est un appui constant pour son épouse, Marie, fragile des nerfs mais de constitution solide, puisqu’elle lui survivra trente ans. Il suit attentivement les études de ses enfants.

Le médecin
Germain Viatte débute comme assistant à la Polyclinique (Kinderspital) de Bâle du 2 mars 1892 au 1er avril 1893. Il hésite quant à la suite de sa carrière entre Bâle, les Franches-Montagnes ou Porrentruy, ville qu’il choisit définitivement et où il ouvre un cabinet privé au printemps 1893.
Tout en se dévouant pour ses malades, Germain Viatte s’engage encore dans diverses activités découlant de la pratique de son métier.
En tant que médecin des troupes sanitaires de l’armée, il obtient le grade de capitaine en 1898.
Dès 1904, il adhère à la Société médicale Saint-Luc, Saint-Côme, Saint-Damien qui perçoit la vocation de médecin dans une optique chrétienne. Il lutte contre le fléau que représente la tuberculose, notamment par des conférences et en participant en 1912 aux débuts de l’œuvre « Pour la Jeunesse », future Pro Juventute.
Il sollicite une place de médecin à l’hôpital de Porrentruy le 1er décembre 1912 déjà.
Il est appelé à la présidence de la Commission sanitaire de Porrentruy. En 1913, il relance la Société ajoulote de la Croix-Rouge dont il sera également président. Il organise un cours de samaritains, au début de l’année 1914, qui remporte un grand succès. Il est nommé médecin des pauvres le 10 décembre 1925 par le Conseil d’administration de Porrentruy pour un an à dater du 1er janvier 1926 et il est chargé du service de médecine interne à l’Hôpital de Porrentruy, pour une période de 2 ans (1er janvier 1927-31 décembre 1928).
Le catholique engagé
Germain Viatte contribue activement et brillamment, par la plume, la parole, les contacts, voire par la polémique quand il le juge nécessaire, dans un engagement sans faille en faveur de la doctrine sociale définie par le pape Léon XIII dans son encyclique Rerum Novarum. Il participe ainsi à un véritable engagement d’une partie de la bourgeoisie intellectuelle catholique, et il sion de Porrentruy.
En 1898, Germain Viatte est président de l’organisation de la Fête centrale de la Société des étudiants suisses à Porrentruy.
Il s’implique particulièrement dès 1904 dans l’Union ouvrière catholique, fondée en 1902 par Ali Froidevaux et les abbés Léon Quenet, René Braichet, Henri-Joseph Chappuis, l’avocat Joseph Chalverat, Alfred Frossard, imprimeur. Ceux-ci créent le journal L’Ouvrier, puis reprennent l’imprimerie X. Turberg, qui devient l’Imprimerie Frossard. C'est dans ce cadre qu’il peut lancer les Jardins ouvriers.
Germain Viatte participe aux congrès catholiques (Katholikentage) de 1905, 1906, 1908, à la Semaine sociale de Dijon en 1906, aux congrès de la Ligue (suisse) sociale d’acheteurs. Cette dernière, fondée en 1906, compte Germain Viatte dans son comité. C’est par ce réseau, qui va de la Ligue sociale d’acheteurs et l’Association internationale pour la protection légale des ouvriers à l’Union ouvrière, qu’il s’engage fermement pour le respect du repos dominical, afin de protéger employés et patrons contre les exigences de la clientèle.
Il est aussi membre de la Commission d’apprentissage de 1904 à 1913.
De 1905 à 1910 en tout cas, il fait partie du Conseil de Paroisse, où son activité est contrée par Ernest Daucourt.

Autres activités
Il accepte la tutelle d’une malade, Amélie Comment, ancienne commerçante, charge qui s’avère n’être pas une sinécure.
L’intérêt qu’il porte à l’histoire et à la culture jurassienne le conduit à être un membre de la Société jurassienne d’Emulation dès 1895, vice-président du comité central dès 1912 et président en 1926.
L’héraldique, son violon d’Ingres, lui permet d’allier ses talents de dessinateur à sa curiosité pour la généalogie. Il adhère à la Société suisse d’héraldique en 1915. Il publie A propos des armoiries de l’Ajoie et développe un projet d’Armorial du Jura, qui n’est toujours pas réalisé. Il est nommé à la Commission de l’Ecole cantonale en 1924.

La famille élargie
A la mort de son frère Charles, en 1921, Germain Viatte accepte la tutelle des enfants encore mineurs, mais suit aussi paternellement le parcours des enfants majeurs. Cette tâche s’avère très pénible et lui coûte beaucoup d’énergie.
Sa sœur Anna, veuve d’Ignace Voisard, pose également d’énormes problèmes.
D’autres membres de la famille sont en revanche des soutiens précieux, particulièrement Louis, le frère aîné, à la solide et intelligente amitié, qui l’accompagnera dans toutes les détresses.
Parmi celles-ci, la plus douloureuse fut sans conteste ce que nous pouvons appeler « l’affaire Joos ». L’affaire Joos est due au comportement du beau-frère de Germain, Albert Joos, dont les stratégies d’affaires et les agissements financiers étranges amènent lentement, quoique inexorablement, les deux entreprises familiales, prospères dans les années 1910, à la faillite prononcée au printemps 1927. Ces banqueroutes ruinent toute la famille Joos, en particulier Germain et Marie Viatte-Joos. L’affaire Joos, qui prit beaucoup de temps et d’énergie à Germain Viatte, compromit une grande partie de l’activité qu’il eût, sans cela, déployé en faveur des causes chrétiennes sociales. Finalement, l’affaire le rongea si cruellement qu’il en fut la victime, décédant d’un cancer le 29 juin 1927.

Roger Monnat: principal auteur de la description
Modalités d'entrée:Les documents contenus dans le Fonds Germain Viatte ont été accumulés dans la maison Viatte, sise au Numéro 1 de l’Avenue Cuenin à Porrentruy, pendant la vie de Germain Viatte décédé en 1927 et de sa veuve, Marie Viatte-Joos, décédée en 1957. Ils étaient répartis dans les différentes pièces de la maison Viatte, partiellement confondus avec d’autres lots d’archives personnelles d’Auguste Viatte, de Louis Viatte, de Gérard Viatte. Après le décès d’Auguste Viatte, survenu en 1993, ses enfants, Bernadette, Jean-Claude et Germain Viatte ont légué aux Archives cantonales de l’Office du patrimoine historique l’ensemble des documents conservés jusqu’alors dans la villa Viatte. Les documents ont été déménagés à l’Office du patrimoine historique durant l’été 1994. Par la suite, des documents isolés ont encore été remis par les enfants d’Auguste pour compléter l’un ou l’autre des fonds.
Au cours du conditionnement du Fonds Auguste Viatte, en 1999, les dossiers constituant les Fonds Germain Viatte, Louis Viatte et Gérard Viatte ont été répartis selon leur provenance. Ce premier tri n’exclue toutefois pas que des compléments à ajouter au Fonds Germain Viatte pourront encore être ajoutés lors du classement des archives personnelles de Louis Viatte et de Gérard Viatte.

Zone du contenu et de la structure

Content:Le Fonds contient des documents personnels, des agendas, des manuscrits d’articles et conférences, des correspondances et copies de correspondances, des dossiers de factures et livres de comptes du ménage Viatte-Joos et du cabinet médical de Germain Viatte, ainsi que des documents relatifs aux associations et institutions auxquelles Germain Viatte a collaboré.
Les archives personnelles de Germain Viatte, qui englobent aussi les documents réunis par son épouse Marie Viatte-Joos, qui lui survécut trente ans, constituent un complément essentiel au Fonds Auguste Viatte. En effet, le Fonds Germain Viatte contient la volumineuse correspondance adressée par Auguste Viatte et son frère Gérard Viatte à leurs parents. En outre, d’autres dossiers de correspondances révèlent les relations de la famille Viatte. Les messages reçus à l’occasion d’événements particuliers comme la naissance des enfants, la soutenance de la première thèse de doctorat d’Auguste Viatte ou son mariage avec Marie-Louise Claro permettent d’esquisser le réseau des relations de la famille du médecin Germain Viatte. Le Fonds contient bien évidemment des documents personnels, des dossiers conservés de la formation de Germain Viatte et de Marie Joos. Les notes et registres de patients permettent d’étudier l’activité d’un médecin dans une petite ville de province au début du XXe siècle, mais son engagement dans la société est relaté par les dossiers d’associations médicales ou d’associations comme la Croix-Rouge ou Pour la jeunesse.
Une part essentielle du Fonds Germain Viatte a trait à son engagement en faveur de la doctrine sociale de l’Eglise catholique. Les dossiers constitués, et partiellement reconstitués par l’adjonction de pièces isolées trouvées dans les différents dossiers du Fonds , à propos des divers mouvements permettent de vérifier l’implication de Germain Viatte dans les groupements qu’il contribue aussi à fonder, qu’il préside parfois et qu’il anime.
Il faut aussi replacer dans la même mouvance son engagement familial, en particulier pour assumer la tutelle des enfants de son frère Charles Viatte ou encore d’une ancienne commerçante, Amélie Comment ou dans un autre registre les mandats qu’il remplit dans les commissions sanitaire ou de l'Ecole cantonale ou encore d’apprentissage..
Malgré ses multiples activités et engagements, Germain Viatte cultive ses violons d’Ingres que constituent l’héraldique et la création littéraire.
Germain Viatte se trouve également impliqué dans le monde des affaires par sa participation financière et dans les organes des sociétés industrielles de sa belle-famille.
Note : En plus des documents écrits, le Fonds contient aussi des dessins de Germain Viatte illustrant ses études et ses observations médicales, mais aussi les dossiers ayant trait à l’héraldique et des photographies.
Mode de classement:Les documents contenus dans le Fonds Germain Viatte sont principalement constitués de pièces réunies dans des dossiers ou enveloppes avant la remise des archives Viatte à l’Office du patrimoine historique. Auguste Viatte avait déjà élaboré un plan de classement, noté de sa main dans un cahier ; ce plan de classement figure à la fin de cette rubrique.
Le plan adopté pour le classement du Fonds Germain Viatte le reprend dans les grandes lignes. Les couvertures de dossiers ou les correspondances ou les enveloppes portent, mais non pas de façon systématique, les rubriques de classement définies par Auguste Viatte. Ces annotations permettent de préciser les relations entre le correspondant et Germain ou Marie Viatte-Joos ; c’est ainsi qu’une liste de ses amis de Fribourg a pu être dressée.
Le classement des documents a généralement conservé les ensembles de pièces déjà réunies dans des enveloppes ou dossiers. Les pièces ou dossiers, y compris les articles de journaux trouvés dans le Fonds , concernant un même sujet ont été regroupées et distribuées selon le plan de classement défini.
Les écrits de Germain Viatte ont été partiellement réunis dans une rubrique de classement particulière, mais certains textes de conférences ou d’articles sont classés dans les dossiers du thème auquel ils se rapportent.
S’agissant des correspondances, les documents ont été, si nécessaire, sortis des enveloppes (lesquelles ont en général été conservées dans les dossiers) et dépliés. Comme les écrits de Germain Viatte, les correspondances constituent des dossiers distincts ; toutefois, les dossiers thématiques (associations ou engagements divers de Germain Viatte) peuvent aussi contenir quelques pièces de correspondance.
Les lettres d’Auguste et de Gérard Viatte adressées à leurs parents, Germain et Marie Viatte, étaient déjà soigneusement rangées dans des classeurs, dans un ordre chronologique. D’autres dossiers de correspondances étaient déjà constitués matériellement ; ils sont maintenus sous l’appellation de « correspondances circonstanciées » : fiançailles et mariage de Germain Viatte et Marie-Joos, naissance des enfants Auguste et Gérard, soutenance de la thèse de doctorat d’Auguste Viatte, fiançailles et mariage d’Auguste Viatte et de Marie-Louise Claro, décès de Germain Viatte, décès de Marie Viatte-Joos.
Les correspondances des familles Viatte et Joos adressées à Germain et Marie Viatte-Joos sont regroupées en dossiers individuels des frères et sœurs des auteurs du Fonds . En plus des lettres reçues de ces parents, le Fonds Germain Viatte contient aussi des documents relatifs aux divers membres de la parentèle. Dans le cas de Charles Viatte, frère de Germain, les papiers conservés dans le Fonds ont été regroupés en dossiers séparés pour chacun de ses enfants, en raison de la tutelle que Germain Viatte a exercée envers eux après le décès de leur père.
Les lettres de quelques correspondants ont été réunies en dossiers particuliers : Mère Dominique Crelier, Suzanne Claro-Pouillet (dite Mamé, mère de Marie-Louise Viatte-Claro), Jean Bruhnes, le docteur Hans Naegeli-Åkerblom.
Les autres correspondances reçues ont été réunies dans une section de « correspondances diverses », classées chronologiquement. Ces mêmes dossiers peuvent aussi contenir quelques réponses ou brouillons de réponses de Germain Viatte. Toutefois, les dossiers d’associations contiennent aussi des correspondances y relatives ; le chercheur consultera donc avec profit les correspondances diverses.
A défaut de date précise notée sur le document lui même, la date d’oblitération postale a été reportée sur la missive ; la date a été également notée sur les secondes feuilles, et les suivantes. Dans quelques cas, l’analyse du contenu a permis de classer quelques lettres non datées avec les documents de telle ou telle année. Les pièces non datées sont regroupées en tête de dossier.
L’abondance des cartes postales, de cartes de visites, de messages écrits sur de petits formats contenus dans le Fonds a abouti au rangement de ces pièces particulières dans des dossiers distincts, parallèles aux dossiers de correspondances ; les cartes et messages sont alors classées alphabétiquement.

Plan de classement esquissé par Auguste Viatte
(Cahier « Archives familiales »
Série C (papiers du docteur Germain Viatte)

I. Affaires d’argent
2. Affaires Joos & Cie, Carl Geissler, etc
3. Joseph Voisard et famille
II. Affaires professionnelles
1. Rapports avec ses collègues
2. Rapport avec ses malades
3. Affaires militaires.
III. Vie publique
A. Activité officielle
1. Société jurassienne d’Emulation
2. Commission de l’Ecole cantonale
3. Commission sanitaire
4. Cours de samaritains, Croix Rouge
5. Etudiants suisses
6. Société de Saint-Luc
B. Affaires publiques et sociales. L’Ouvrier. Ligues sociales d’acheteurs
C. Travaux littéraires
IV. Vie privée
1. Cahiers d’écoliers
2. Reliques de jeunesse
3. Notes et carnets divers
V. Correspondances
1. Marie Viatte née Wermeille, sœur Marie-Elisabeth Viatte (tante de Thonon), Charles Joos-Hohler, Laurent Joos, etc
2. Marie Viatte-Joos
3. Auguste Viatte, Gérard Viatte
4. Louis Viatte
5. Charles Viatte et ses enfants
6. Anna Voisard et famille (correspondance ne se rapportant pas au chantage de J. Voisard en 1925-1926)
7. Marie Farine et famille
8. Cécile Beuret et famille
9. Albert Joos (document ne se rapportant pas à l’affaire classée sous I. 2)
10. Emile Joos (id.)
11. Louis Joos-Fattet, Charles Joos et autres cousins
12. Amis de collège
13. Dr Naegeli-Åkerblom.
14. Jean Brunhes
15. Correspondances diverses (par ordre alphabétique)
VI. Documents divers.

Zone des sources complémentaires

Sources complémentaires:Le Fonds Germain Viatte appartient aux archives de la famille Viatte. Ainsi des compléments se trouvent dans le Fonds Auguste Viatte et dans le Fonds Louis Viatte (lequel est encours de conditionnement) conservés tous les deux aux Archives cantonales à l’Office du patrimoine historique à Porrentruy. Dans les archives de la Société jurassienne d’Emulation, déposées aux mêmes Archives cantonales à l’Office du patrimoine historique, le chercheur pourra mieux cerner l’engagement de Germain Viatte en faveur de cette société qu’il présida.
 

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