121 J Viatte, Gérard, 1905-1969 (Fonds)

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Ref. code:121 J
Ref. code AP:121 J
Title:Viatte, Gérard
Creation date(s):1905 - 1969
Level:Fonds

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Zone du contexte

Histoire administrative:Gérard Viatte, prêtre de l'Oratoire, est né à Porrentruy, le 5 août 1905, fils de Germain et Marie Viatte-Joos, et frère cadet d’Auguste Viatte. Il achève ses études secondaires à Porrentruy et fait partie de la promotion de 1923 de l’Ecole cantonale de Porrentruy, section classique.
Dès mai 1924, il poursuit ses études à l’Institut catholique de Paris et à la Sorbonne, tout en se formant au Séminaire de Saint-Sulpice. En 1927, son père décède. L’année suivante, Gérard Viatte passe six mois au Séminaire de Lucerne, d’octobre 1928 à mars 1929. En avril 1929, il entre à l’Oratoire (Montsoult, près de Paris).
Le 6 juillet 1930, il est ordonné prêtre de la Congrégation de l’Oratoire ; le lendemain, il officie dans la Chapelle Saint-Philippe de Bethanie, à Montsoult (Seine-et-Oise). Il célèbre sa première messe dans le Jura à l’église Saint-Pierre à Porrentruy le 27 juillet suivant.
Gérard Viatte enseigne au noviciat de l’Oratoire de 1930 à 1933, avec des interruptions dues à la maladie, notamment durant son hospitalisation à l’Institut Pasteur de fin mai à juillet 1931, pour soigner une diphtérie. Il tombe de nouveau malade en septembre 1933 ; il est en convalescence en novembre suivant.
De septembre 1934 à 1935, il est vicaire français de Bâle, dispensant son ministère auprès des catholiques francophones de la cité ; de plus, il est maître de religion à l’Ecole française de Bâle.
Sa carrière professorale le conduit successivement à Marseille (Saint-Louis, Collège Notre-Dame de la Viste, et Œuvre de Timon David, 1935-1939), à La Baule (Villa El Cid, 1939-1940), à Villard-de-Lans (dans l’Isère, « Ecole de Montagne », 1940-1942), à Sainte-Agnès (dans l’Isère, 1942-1943) et enfin à Toulouse (octobre 1943-1952) où il est professeur de philosophie des sciences aux Facultés catholiques. Parallèlement, il est chercheur en biologie au Laboratoire de l’évolution des êtres organisés, dirigé par le professeur Pierre Paul Grassé, dans le cadre du CNRS ; il y rencontre Luc Plateau, jeune chercheur et neveu de Pierre Deffontaines. Il est encore aumônier provincial des scouts. De 1952 à 1957, Gérard Viatte séjourne à Porrentruy ; jusqu’à la mort de sa mère ; il ne s’éloigne de la maison paternelle que pour quelques voyages. De 1957 à sa propre mort, il fait partie de l’équipe pastorale de la Communauté chrétienne de Saint-Séverin – Saint-Nicolas, Paris Ve, « paroisse-choc » exerçant, en plus de l’activité courante d’une paroisse, un ministère particulier auprès des étudiants et de marginaux.
Dans le cadre de son enseignement et de ses recherches consacrées à l’oecuménisme, et en raison de ses qualités de polyglotte, Gérard Viatte est envoyé dans divers pays germaniques et scandinaves (il apprend aussi le suédois) mais encore en Italie, en Europe centrale, en Tunisie et aux Etats-Unis et au Canada. Dans son livre Le chemin des Espagnes (1958), Henri Engelmann note : « Nous avions cheminé - il vous en souvient, Gérard Viatte ? – au flanc des Monts cantabriques. » (Les Presses d’Ile de France, (1958), p. 29).
Hospitalisé pour soigner une sciatique aiguë. Gérard Viatte décède le 7 février 1969, d’une trombose . Il est inhumé au cimetière du Père Lachaise, le 12 février suivant.
Gérard Viatte, prêtre de l’Oratoire et homme de sciences , par Roger Monnat

Gérard Viatte passait, si l’on en croit la boutade de son frère Auguste « de l’antichambre de l’archevêque de Canterbury (à) la cage des chimpanzés du jardin des plantes » (Robert Cornevin, Auguste Viatte, maître et pionnier des littératures de langue française in « Mélanges Auguste Viatte ». – Académie des sciences d’outre-mer, 1981, p. 9.). On peut s’étonner, en effet, de la disparité de ses intérêts : des sciences scripturaires à l’étude des blattes ; de la philosophie des sciences au naturisme ; de l’œcuménisme à la psychanalyse ; de la pratique des langues à la diététique ; de l’attrait des voyages à la crise du déterminisme ; des expériences pédagogiques à l’étude de Kant, ou des singes, les sujets qui passionnaient Gérard Viatte tendraient à nous faire croire qu’il était le type même du touche-à-tout ! Or il n’en est rien, même si ses amis parlent de sa « curiosité intellectuelle illimitée » (propos anonyme repris par Pierre Ducrot dans l’article nécrologique, Le Père Viatte, 1905-1969, publié dans « Le Jura français », avril-juin 196), car l’intérêt porté à des thèmes aussi divers résultait d’une grande cohérence

Gérard Viatte, homme de sacerdoce, mais aussi de liberté, s’est préoccupé des souffrances inutiles qui pèsent sur l’être humain, le chrétien en particulier, empêtré souvent dans des angoisses sans fondements spirituels. Il a voulu ainsi lever le carcan qui empêche l’homme de vivre sa foi, à une époque où une telle démarche paraissait audacieuse. En plus de la théologie et des études bibliques, la psychologie a donc été tout naturellement son terrain de prédilection, de même que les formes contemporaines de la philosophie, les nouvelles pédagogies, la vie saine, la plénitude du corps (scoutisme, naturisme, hygiène), la biologie, ainsi que l’étude des théories de l’évolution, les recherches dans les domaines de la psychobiologie. La rencontre et la découverte de son prochain le fascina, l’attrait des voyages et le don des langues lui facilitant le contact. La communauté sacerdotale de Saint-Séverin-Saint-Nicolas, en plus d’un apostolat de dialogue auprès des jeunes et des marginaux, le chargea donc de relations œcuméniques dans les pays qui lui étaient déjà familiers et dont il pratiquait la langue : Allemagne, Angleterre, Scandinavie. C’est également dans le cadre de l’unité des chrétiens qu’il se rendit en pèlerinage en Terre Sainte.

Le prêtre Gérard Viatte ne correspondait pas au moule habituel du clergé de son époque. Son rôle d’avant-gardiste n’a pas été facile et il mena « une difficile recherche d’équilibre entre la connaissance et la foi ». Il vécut alors « dans une nuit obscure une longue et douloureuse attente » jusqu’à « trouver enfin la solution : la voie de l’Amour en une charité personnalisée » (propos repris de l’article, Le Père Viatte, 1905-1969, publié par Pierre Ducrot dans « Le Jura français », avril-juin 196).

Différents éléments ont retardé son efficacité apostolique ; certains lui étaient propres, tels une santé délicate, une présence qu’il pensait nécessaire auprès de sa mère âgée jusqu’à la mort de cette dernière ; peut-être aussi des postes ingrats, ainsi le rôle peu défini d’aumônier français de Bâle. En revanche, à la lueur de ce que les fonds semblent nous révéler, le Père Viatte a trouvé à Paris, en la Communauté sacerdotale de Saint-Séverin-Saint-Nicolas, dont il fit partie de 1957 à son décès, le milieu et la pastorale qui correspondait à son idéal et à sa culture.
Historique de la conservation:Tri, inventaire et conditionnement: Roger Monnat 4 novembre 2003.
Modalités d'entrée:Dans ses Cahiers (ARCJ, 118 J 30.31), Auguste Viatte nous fournit quelques précisions sur la conservation des papiers de son frère. Ainsi, le 23 février 1969, il note : « Déjeuner à Saint-Séverin, et commencé à trier les papiers de Gérard, à les inspecter surtout, car il faudra en faire plusieurs parts, le moment venu. » Le 15 mars suivant, il prend « l’album de photographies de Gérard » (mais aucun document du fonds ne semble correspondre à cette définition). Le 6 avril, avec sa fille Bernadette, Auguste Viatte commence « le tri des livres de Gérard ». Le 1er mai, il note encore : « Je vais encore trier les papiers de Gérard. ». Le 4 août de la même année, il poursuit : « Trié les livres de Gérard – qui aurait 64 ans aujourd’hui – pour choisir ceux que je ramènerai à Porrentruy et ceux qui restent à Cuzance » et le 12 août « aller et retour à Porrentruy où je vais avec Bernadette porter les livres de Gérard ».
Le 12 décembre 1969, Auguste Viatte continue : “Visite, ce matin, de Michel Goustard, à qui je parle des manuscrits de Gérard. Il est d’avis de les publier, avec une introduction soulignant l’unité théologique de sa pensée (l’homme s’est coupé de Dieu, des autres hommes, de la nature. Rétablir le contact. Il est inquiet des théories pseudo-scientifiques qui justifient la violence en se réclamant de Lorentz). » Le 22 décembre, Auguste Viatte note encore : « Je vais à Saint-Séverin voir le Père Hamaide au sujet de la messe anniversaire de Gérard (…), de son image-souvenir, de ses manuscrits. »
Les archives de Gérard Viatte étaient en partie conservées dans 13 boîtes d’archives annotées très sommairement : Prédication ; Psychologie pastorale ; Biblica ; Eglises orientales ; Œcuménisme : Angleterre, Allemagne, Scandinavie, Fellowship, Assemblée Lausanne, Voyages, Valdese ; Hellenica ; Néoplatonisme, Patristique, Moyen-Age ; De la Renaissance au XXe siècle ; XXe siècle ; Philosophie des sciences, cosmologie ; XXe siècle l’esprit scientifique. Plusieurs couvertures de dossiers portent des numéros et les documents contenus concernent un sujet particulier ; il n’a pas été tenu compte de ces numéros lors du classement. Les autres documents se trouvaient mélangés aux autres fonds des archives de la famille Viatte.

Par les documents qu’il accumule, Gérard Viatte donne l’image d’un « champion de la récupération » qui réutilise pour ses notes, ses cours ou ses études tout papier qui présente encore une surface non écrite ; ainsi, au revers des textes et des notes de Gérard Viatte, on retrouve des circulaires, des textes sur d’autres sujets, même des correspondances qui lui sont adressées. Dès lors, le chercheur aura toujours intérêt à examiner aussi le verso des documents consultés, sans se laisser dérouter par les autres sujets qu’ils concernent.
Il n’est pas possible de vérifier si les archives de Gérard Viatte sont complètes. Il est frappant que le fonds ne contienne pas de correspondance de sa mère, Marie Viatte-Joos, après 1932.

Les dossiers divers ont été remis aux ARCJ en août 2010, par Jean-Claude et Bernadette Viatte, neveu et nièce de Gérard Viatte

Zone du contenu et de la structure

Mode de classement:Dans la mesure où les dossiers étaient déjà constitués, ceux-ci ont été conservés en l’état et regroupés dans les rubriques correspondant aux domaines de recherches, d’études ou d’activités de Gérard Viatte. Le plan de classement tente de refléter les domaines auxquels il s’est intéressé ; néanmoins ces domaines s’imbriquent fréquemment et il serait spécieux de vouloir les distinguer très rigoureusement : philosophie, théologie, pastorale, œcuménisme, psychologie et biologie, éducation, naturisme…

Relevons encore que la numérotation des pages est souvent compliquée chez Gérard Viatte, qui réinitialise ses feuilles à chaque chapitre, insère des papiers de différents formats entre deux numéros et colle fréquemment des compléments ; en outre, force est de constater que de nombreux textes de Gérard Viatte ne sont pas paginés.
Les correspondances adressées à Gérard Viatte ont été regroupées dans une section particulière, mais de nombreuses liasses contiennent également des correspondances en rapport avec le sujet particulier du dossier.

Plan de classement
1. Documents personnels
2. Travaux d’études et de recherches.
3. Activités pastorales, scientifiques et professorales : Religion en général, ministère, œcuménisme, histoire de la philosophie et philosophie des sciences, sciences, « Recherches sur les blattes », Ecoles expérimentales, scoutisme, vie en plein air, naturisme.
4. Correspondances adressées à Gérard Viatte : les lettres de ses parents, de son frère Auguste et de la famille élargie sont regroupées dans des dossiers distincts de la correspondance générale.
5. Dossiers divers

Zone des sources complémentaires

Sources complémentaires:Les correspondances de Gérard Viatte à ses parents sont classées dans le fonds Germain Viatte (ARCJ : 120 J), celles qu’il adresse à son frère Auguste Viatte dans le fonds Auguste Viatte (ARCJ : 118 J).
 

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URL:https://archivescantonales.jura.ch/detail.aspx?ID=1200
 

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